Ils ont constaté que les vaches « travaillaient » pour avoir accès à la brosse en poussant un portillon lesté et qu’elles déployaient autant d’effort pour atteindre la brosse que pour se nourrir de fourrage frais. Dans certaines fermes, les veaux et les génisses en croissance ont également accès à des brosses. À ce jour, les avantages de donner au jeune bétail l’accès à des appareils de toilettage sont moins bien étudiés.
Une étude menée récemment au Dairy Education and Research Centre de l’Université de la Colombie- Britannique par des membres de l’Animal Welfare Program vient faire la lumière sur la façon dont les génisses laitières sevrées utilisent ces brosses, ce qui donne une assise scientifique aux pratiques exemplaires recommandées aux producteurs laitiers. Les chercheurs ont évalué les préférences des génisses en ce qui concerne l’orientation et l’emplacement des brosses dans l’enclos de même que la rigidité des poils. Les changements dans l’utilisation des brosses au fil du temps ont également été évalués, tout comme la façon dont les animaux réagissaient au retrait des brosses pendant une courte période, puis à leur réinstallation.
Pour la première phase de l’étude, 13 groupes, composés chacun de quatre génisses holsteins sevrées, âgées en moyenne de 146 jours et qui ne connaissaient pas les brosses au départ, ont été logés dans un enclos ouvert qui donnait accès à quatre brosses fixées aux murs. Deux brosses étaient dotées de poils moyennement raides et les deux autres, de poils très raides. Pour chaque type de poils, une brosse était orientée verticalement et une autre, horizontalement. Le temps que les génisses ont passé à utiliser les brosses a été enregistré sur une période d’une semaine. Pour la deuxième phase de l’étude, les génisses ont été déplacées en paires dans un enclos en stabulation libre (voir la figure 1B), où elles faisaient l’objet de deux traitements différents (chaque traitement a été mis à l’essai sur 13 paires de génisses). Pour les cinq premiers jours de cette deuxième phase, une brosse rigide a été fixée à l’intérieur de chaque stalle ouverte pour les paires de génisses qui faisaient l’objet du traitement avec brosses (illustré à la figure 1B), tandis que les paires témoins n’avaient accès à aucune brosse. Après cinq jours, une brosse a été ajoutée aux stalles de l’enclos témoin, ce qui a permis d’évaluer l’effet d’une courte période de privation de brosse.
Le temps d’utilisation le plus élevé a été enregistré durant la première phase de l’étude, soit 46 minutes par jour en moyenne. L’utilisation des brosses a ensuite diminué, mais elle est après demeurée relativement constante tout au long de la première phase de l’étude. Les génisses utilisaient principalement les brosses pour leur toilettage (60 %, surtout sur la tête). Elles passaient le reste du temps à lécher et à mâcher les poils et la monture des brosses (ce qui est généralement considéré comme de la « manipulation orale »). Peu importe l’orientation des brosses ou le type de poils, les génisses passaient autant de temps à interagir avec les brosses. Au cours de la phase 2 de l’étude, lorsque les génisses ont été déplacées vers les enclos en stabulation libre, les brosses ont principalement servi à la manipulation orale. Les génisses qui ont fait l’objet du traitement avec brosses ont passé le même temps à utiliser les brosses pendant la période d’essai (six jours). Cependant, les génisses témoins qui ont été privées de brosses pendant les cinq premiers jours de cette phase de l’étude ont accru leur utilisation (manipulation orale et toilettage) des brosses le sixième jour, comparativement aux génisses qui ont eu accès aux brosses sans interruption. Cet effet de rebond indique que les brosses sont importantes pour les génisses laitières.
Les résultats de cette étude montrent que les génisses laitières utilisent des brosses pour le toilettage et la manipulation orale. Dans cette étude, les génisses ne semblaient pas faire de distinction entre les types de brosse ou leur orientation, ce qui laisse entendre que les génisses peuvent jouir de divers types de brosses et installations.
Ce texte est issu d’un article retrouvé sur le site intitulé Research Reports de la Faculty of Land and Food Systems de l’Université de la Colombie-Britannique. Les rapports de recherche sont rédigés pour vulgariser les résultats de recherche du groupe de chercheurs de cette faculté. Vous trouverez d’autres articles au lien suivant : https://dairycentre.landfood.ubc.ca/ category/research-reports
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Marina von Keyserlingk à [email protected] ou avec Dan Weary à [email protected]. Les résultats décrits dans cet article sont fondés sur la publication suivante : Van Os J. M. C, Goldstein S. A., Weary D. M. et Keyserlingk (von) M. A. G (2021). « Stationary brush use in naïve dairy heifers », Journal of Dairy Science, vol. 104, p. 12019 à 12029. [DOI : https://doi.org/10.3168/jds.2021-20467]
Durant l’étude, l’Animal Welfare Program de l’Université de la Colombie-Britannique était financé par le programme de la Chaire de recherche industrielle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, avec la contribution des organisations canadiennes suivantes : Alberta Milk, British Columbia Dairy Association, Boehringer Ingelheim, CanWest DHI, BC Cattle Industry Development Fund, Les Producteurs laitiers du Canada, Dairy Farmers of Manitoba, Intervet Canada Corporation, Saputo, SaskMilk, Semex Alliance et Lactanet.