Contrôle laitier : plus d’opportunités que jamais

L’industrie canadienne de l’amélioration des bovins laitiers sert des entreprises aux technologies diversifiées et recueille des données pour générer des rapports de gestion innovateurs et établir des comparaisons entre les fermes. L’implication des producteurs dans la consignation des données est essentielle. Voici des façons d’utiliser ces données pour les producteurs et l’industrie.

Des données primordiales

Des rapports complets et innovateurs présentent plusieurs avantages. Ils aident les producteurs à mieux gérer leurs troupeaux et facilitent le travail des conseillers dans différentes sphères d’activités, telles l’alimentation, les finances, la santé et la génétique. Pour les partenaires de l’industrie, les données nationales servent autant à la recherche qu’à la définition et à la concrétisation des objectifs nationaux prioritaires. Pensons notamment à la production du lait selon les besoins du marché (le ratio G/SNG), à la réduction de l’utilisation des antibiotiques et aux objectifs de réduction des GES des PLC.

La production de lait et les composants

Certains se souviendront des débuts du contrôle laitier canadien avec le service ROP. Un technicien venait à la ferme – et avait sa place pour y dormir – afin de prendre les pesées de lait de deux traites, échantillonner le lait et mesurer le taux de gras de chaque vache avec son équipement à la ferme. Les données de gestion reposaient sur les événements (dates de vêlage et tarissement) ainsi que sur la production de lait et de gras du troupeau.

Aujourd’hui, les technologies d’analyses du lait en laboratoire peuvent mesurer une multitude de composants du lait (voir la figure 1) pour atteindre des objectifs de gestion, comme l’amélioration de la production et des composants, la formulation des rations, des indicateurs de la santé et de la gestation.

La dernière décennie a introduit l’analyse du lait par spectroscopie, qui apporte les données spectrales infrarouges moyennes des échantillons du réservoir et du contrôle laitier. Les données spectrales ouvrent des opportunités qui étaient encore insoupçonnées il y a quelques années. Par exemple, elles mesurent le profil d’acide gras du lait pour évaluer la santé du rumen et l’impact des changements apportés aux rations alimentaires et elles contribuent aux évaluations génétiques visant à réduire les émissions de méthane.

Les données de santé

Les premières évaluations génétiques reliées au comptage des cellules somatiques (CCS) du lait ont été publiées au milieu des années 90. Les éleveurs ont vite réalisé leurs grandes utilités avec les nombreux cas de mammites associés aux taureaux hauts en CCS qui engendraient pourtant des vaches d’apparence solide. La sélection génétique visant la réduction des CCS est vite montée en tête de liste des critères de sélection pour une majorité de producteurs.

L’industrie a depuis entrepris de nombreuses initiatives pour recueillir une panoplie de données de santé des troupeaux laitiers, pensons à la collecte d’information sur les huit principales maladies et la santé des onglons. De nouveaux rapports de gestion de santé ont été développés avec l’implication des médecins vétérinaires. Outre les rapports de gestion, les données de santé sont utilisées pour les évaluations génétiques de critères fonctionnels : la résistance à la mammite, les maladies métaboliques, les troubles de fertilité et la santé des onglons.

Les critères d’efficacité et l’indice de durabilité

Les critères de gestion reliés à l’efficacité des troupeaux et à leur pérennité sont de plus en plus pris en considération par tous les experts et les producteurs pour établir des objectifs d’amélioration. Parmi eux, pensons aux causes de mortalité et de réforme (voir la figure 2). Les gains économiques générés par une baisse de ces taux peuvent être substantiels, ne serait-ce que par la réduction des besoins d’élevage.

Un nouveau rapport du contrôle laitier, l’indice de durabilité, mesure 10 paramètres associés à la démographie, l’alimentation, la génétique et la santé qui favorisent la pérennité du troupeau. Il classe le troupeau selon un rang centile national et il est possible de suivre son évolution au fil du temps (voir la figure 3). Pour produire un rapport complet, les producteurs doivent disposer des résultats d’analyses du lait des échantillons du contrôle laitier et fournir les données usuelles telles que les causes de réforme et de mortalité. Les partenaires de l’industrie consultent de plus en plus ce rapport et l’utilisent pour promouvoir les pratiques de gestion durables des troupeaux laitiers canadiens.

L’amélioration génétique

Les évaluations génétiques canadiennes ont connu une évolution spectaculaire au cours des 40 dernières années. Au début, les évaluations génétiques ne s’appliquaient qu’aux taureaux et portaient sur quelques critères de sélection : le lait, le gras et la conformation. Aujourd’hui, les producteurs ont accès aux épreuves des taureaux et des femelles pour plus de 100 critères de sélection. Grâce à la génomique, de  nouveaux critères ont pu être développés et les critères traditionnels disposent d’une meilleure fiabilité.

Mais comment les producteurs peuvent-ils établir des objectifs de sélection et faire un choix judicieux parmi tous ces critères pour leur troupeau? Différents outils ont été développés par Lactanet et les partenaires pour les intégrer selon les objectifs de chaque ferme. Des fichiers du troupeau issus du contrôle laitier sont envoyés aux centres d’inséminations artificielles (IA) (avec l’approbation du producteur) pour réaliser les programmes de choix de taureaux et de gestion de la génétique. Le contrôle laitier réalisé au moins six fois par année permet aux centres d’IA et aux associations de race d’avoir une liste de femelles actives, d’indices génétiques (publiables ou gestion) des femelles et des principaux indicateurs du troupeau.